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Lumieres: Text

Série lumières

“ Dans tous mes travaux, il y a une polarité entre la perte de contrôle totale que je m’alloue à moi-même et une discipline requise pour faire le travail.”  Louise Bourgeois

 

  Pierre Tremblay  a réalisé entre 1987 et 1989 cette série d’images où des formes se  dessinent, tissant des liens entre elles. Chaque image photographique est transformée par une image numérique créée sur ordinateur. Les photographies multiexposées ou réassemblées au banc-titre sont transformées par des formes virtuelles répétées créant un enchaînement . En se superposant aux photographies, ces formes projettent sur elles de nouvelles transparences, de nouvelles lumières. Deux images se rejoignent ainsi dans un même mouvement d’exploration et de liberté; une nouvelle complémentarité s’établit, un nouvel équilibre se crée.

 

  L’image virtuelle est froide, née de l’ordinateur, n’a pas de temps ni d’espace, elle est le simple produit d’une machine à imaginer et n’a pas de mémoire humaine, ni d’ancrage dans le réel. L’image photographique, elle, est le témoin figé d’un instant réel, d’un quand, d’un où, d’un regard dont elle est la trace.

 

  Dans cette série, Pierre Tremblay touche à l’instant figé de l’image photographique. En projetant des lumières intimes, il atteint la fixité du temps photographique, essaie de repousser ses limites comme s’il les refusait transformant l’image photographique en la transmutant. Comme pour transcender l’instant photographique, comme pour dépasser l’image souvenir et lui donner l’empreinte du souvenir toujours virtuel. Ce souvenir humain, qui, loin d’être totalement informe et transparent, imprime une forme nouvelle au réel passé.

 

 Chacun de nos souvenirs n’est-il pas modifié par un réel autre, celui d’aujourd’hui ? visages, lieux, voyages... Nos yeux photographient en variation virtuelles nos propres souvenirs. Il n’ y qu’à regarder cette série de Pierre Tremblay.

 

                                                                                     Claire Dupré la Tour

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